LONGBOARDERS CONTRE SKATEBOARDERS

LONGBOARDERS CONTRE SKATEBOARDERS

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Cet Article est présenté par Fuckitenjoy.com, la référence du DH Québécois.

Le longboard n'est pas seulement un moyen de transport. Ce sport excitant, qui est en train de se transformer comme jamais, a de quoi fasciner les jeunes comme les plus vieux. Aujourd'hui nous allons faire un tour de table avec des athlètes qui viennent de chez nous, mais qui ont beaucoup d'expositions ailleurs dans le monde, pour avoir leurs opinions sur l'évolution du sport.

Pour commencer, voici un petit texte d'introduction écrit par Charles Ouimet 19 ans,pro-rider pour Restless Boards,Harfang WheelsBuzzed Trucks, G-form, Riptide & Hype Energy.
 

Le downhill est quelque chose d’unique. Un sentiment qui ne s’atteint pas autrement. Descendre une côte à 105km/h avec des virages techniques qui demandent de perdre de la vitesse n’est pas facile. Encore moins quand tu as trois personnes collées à toi, leurs roues à quelques pouces de distance des tiennes tout au long de la descente. Une fois arrivée au bas de la côte, c’est un gigantesque stress et une excitation qui disparait. Stressé de tomber, de se blesser gravement, voire même de mourir. Ce stress disparait jusqu’au retour sur la ligne de départ en haut de la côte. Pourquoi remonter et refaire des descentes? Je ne pourrais pas l’expliquer, c’est plus fort que moi, c’est comme une drogue. Il faut combler un vide, combler la demande en adrénaline de mon corps, et cette dépendance, ce soulagement, seulement une fois rendu à la fin d’une côte.

 Le sport est en plein changement. Le niveau a tellement augmenté dans les dernières années et il ne cesse de progresser. Chaque année, les records de vitesse sur les courses de coupe du monde sont battus. Grâce à de meilleurs équipements ainsi qu’une progression des riders. D’ici 5 ans, je crois que le sport sera de retour au X-Games. Ce l’était dans les années 2000 quand le sport était très populaire, pourquoi il ne le serait pas aujourd’hui. Malheureusement, le longboard, majoritairement, est mal perçu par les streets skaters ainsi que les compagnies de skate. « Le longboard c’est pour ceux qui ne sont pas capables de faire des olies », « pfff, le longboard c’est un sport de fif ». J’ai entendu ces phrases-là de nombreuses fois.(My 2 cents). Cette philosophie des streets skaters envers le longboard empêche beaucoup de choses. Plusieurs compagnies de souliers ne veulent pas se lancer dans le longboard de peur de perdre le marché du street. Et pourtant, ce sont les mêmes souliers que nous portons. Je dois facilement passer au moins 10 paires de souliers par années. 

Pour ceux qui veulent se lancer dans le longboard : portez votre casque. Dans les côtes ce n’est pas comme dans un skatepark, tout le monde porte le casque. Et celui qui ne le portera pas se fera dire de le mettre et se fera regarder croche par les autres. La sécurité est au premier rang dans notre philosophie : commencer par des petites côtes, maitriser les techniques afin de bien décélérer avec des slides, maitriser le footbrake et augmenter graduellement le niveau de difficulté des côtes, ne jamais traverser, jamais au grand jamais, la ligne jaune car s’il y a collision avec une voiture, c’est la voiture qui va gagner, pas toi. Des blessures très graves peuvent être engendrées par une collision avec véhicule ou avec un garde-fou. Skater fort, mais respecter ses limites. « Skate like you could skate another day ». -Charles Ouimet
 

Maintenant voici un petit tour de table avec deux légendes du longboard au Québec qui vont expliquer ce que représente le sport pour eux : Pierre Gravel, 51 ans, concepteur chez Kebbek Skateboards (champion canadien de slalom(2003),2ieme aux championnats mondiaux de slalom (2011)) Nikolas Desmarais, 32 ans, Concepteur chez Restless Longboards (récipiendaire du titre de Speedboarder of the year, 3 titres de Gravity Sports International points leader et un titre de Northern Gravity Serie Champion.) 

Merci de votre temps, que représente le downhill skateboarding pour vous?
   
NKD : Le DH représente pour moi une façon de me dépasser, de repousser mes limites tout           en les respectant. Ça me donne une motivation pour m'entraîner, un but. 

PG: J’ai toujours trippé sur la vitesse, j’ai été habitué très jeune à l’adrénaline avec un père coureur automobile qui ne roulais jamais lentement, même avec la famille dans l’auto! Quand j’ai commencé le skateboard même si j’ai skaté beaucoup de vert et de pools, j’étais toujours attiré par la vitesse et j’ai rapidement cherché les plus grosses côtes que je pouvais trouver dans mon Lac-Saint-Jean natal, à l’époque (fin des années 70) il n’y avait aucun événement organisé ni même de boards adaptés au DH, y fallait se le fabriquer soi-même. Quand les longboards ont commencé à réapparaître vers 1995, je me suis acheté un longboard et j’ai recommencé à chercher des côtes, mais dès lors dans la région de Montréal. Avec ce retour du longboard, j’étais très content de voir enfin arriver de meilleures roues permettant d’aller vite. Les premières Abec 11 Flywheels Amber 83mm étaient pas mal plus vite que tout ce que j’avais déjà essayé! 

Comment voyez-vous l'avenir du sport? 

NKD : Difficile à dire, mais si je me fie au snowboard, ou au snowboardcross, qui a été l'épreuve reine pendant des années pour ensuite laisser sa place au freestyle, je pense que le downhill va toujours rester la plus grosse discipline, mais que le freeride va prendre de plus en plus de place. Je pense aussi qu'il va y avoir de plus en plus d'épreuves du style snowboardcross avec de la vitesse et des jumps. 
  
PG : C’est certain que le sport gagne rapidement en popularité depuis 4 ou 5 ans, et cela       permet d’avoir beaucoup d’événements vraiment cools et de rouler avec des riders de partout dans le monde. Je trouve, par contre, que les raisons qui motivent les kids sont un peu corrompues par l’attrait d’être commandité pis je trouve ça vraiment dommage. Faut avant tout rouler pour avoir du fun ! Il faut surtout que les rider les plus expérimentés éduquent les nouveaux sur les façons de progresser en sécurité. On apprend trop souvent qu’un jeune s’est blessé gravement ou même tué parce qu’il a brulé des étapes ou n’a simplement pas voulu écouter les conseils de base comme porter un casque et toute la protection que la vitesse à laquelle vous allez impose. Et rester du coté droit sur les routes ouvertes et placez un gars à tour de rôle pour surveiller les « blind spots ».

Pourquoi pratiquez-vous ce sport? 

NKD : J'aime le feeling de descendre une côte dans le fond tout en étant en contrôle.             J'aime aussi passer du temps avec mes amis et voyager. Le sport me donne une belle opportunité de le faire. Je dois d'ailleurs remercier mes commanditaires pour ça : RestlessHarfang Wheels, Predator, Abec11, PRFO, Buzzed.

PG : Tout simplement parce que j’aime encore autant le feeling de rouler vite, même après 38 saisons consécutives de skateboard. Je ne trippe plus autant sur la compétition par contre, ça doit être parce que je suis rendu trop vieux pour espérer gagner ! (lol) Ce qui me fait le plus tripper c’est une session sur un nouveau spot rapide avec Dwayne, JF Boily, Ian comishin et Rookie mais ça n’arrive pas assez souvent. J’ai aussi toujours trippé sur le design et j’ai essayé de créer des skateboards, des trucks et des roues qui seraient les plus performants possible, mon implication chez KebbeK m’as permis d’essayer et de tester un paquet d’idées qui avant restaient sur mon écran d’ordi sans se concrétiser. 

Ce que vous conseilleriez aux jeunes qui commencent dans ce sport? 

NKD : De mettre leurs protections; casque, gants, pads. De commencer petit et, tranquillement, augmenter le niveau de difficulté des côtes.

PG:
1-Savoir contrôler sa vitesse en slidant, apprendre à faire des speedchecks sans prendre 15 pieds de large, aussi, savoir bien faire un footbrake, c’est un art qui se perd malheureusement. 
2-De rouler avec des riders plus expérimenté, essayer leur setup et apprendre à bien tuner un board pour la vitesse. 
3-Rider à l’intérieur de ses limites, ne pas se «garrocher» sur la plus grosse côte avant d’avoir parfaitement maitrisé les points 1 et 2.
4-It’s all about having fun! Si un jour tu deviens super bon, les sponsors vont te trouver. 

Et aux plus vieux qui veulent pousser la chose? 

NKD : Je leur conseille d'aller au gym pour rester en forme, pour rééquilibrer leur corps car le skate est un sport asymétrique. En ayant un corps fort, équilibré et flexible, on performe plus,  on diminue grandement le risque de blessure et ça nous permet d'en faire à vie! Allez consulter votre kinésiologue! Je peux même vous entraîner au Saint-Jude Espace Tonus.

PG : Même chose que pour les jeunes mais en prenant du Advil et du Robax 

Pour finir le tout en beauté, Voici un jeune de la relève qui se nomme Francis Boileau, qui à 17 ans, qui vie sur la rive sur de MTL et pratique ce sport depuis maintenant 2 ans. Pour lui, aller à plus de 70 km/h est une routine, ça le rend heureux malgré les dangers que ça implique! Donc n'oubliez pas portez constamment un casque lorsque vous ridez car il ne suffit que d’une fois…

Pour plus d'info sur le crew ou pour des vidéos à couper le souffle allez faire un tour sur le Fuckitenjoy.com 
 

Correction : Émile Martel

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