Mont Alta : La rescapé des Laurentides

Crédit photo: Felix LeBlanc Mont Alta : La rescapé des Laurentides

La défunte montagne du Mont Alta dans les Laurentides a surgi de ses cendres à l’automne 2015 en rouvrant officiellement pour la saison 2015-2016, sous un concept de hors-piste uniquement. L’ouverture prochaine au public de la colline laurentienne était très anticipée par bon nombre de blogueurs de la communauté hors-piste du Québec. Étant un skieur des Cantons de l’Est depuis toujours, je n’ai jamais vraiment connu cette montagne qui, malheureusement, a connu son lot de malchances dans les dernières années.

 

Ouverte en 1951, la station a bien peu évolué jusqu’à sa fermeture en 2012 ; un seul télésiège pour desservir les 27 pistes et sous-bois aménagés, et le damage des pistes étaient gardés au strict minimum. Suite à sa fermeture en 2012, un groupe d'habitants locaux a essayé de rouvrir la montagne en organisant des corvées, mais comme un malheur n’arrive jamais seul, un problème électrique survenu dans la remontée mécanique a causé un feu qui a tôt fait de détruire le poste de contrôle de la remontée ET le centre de location. Là vraiment, ça a fait mal au moral.
 

Quand la vie nous donne des citrons, on fait de la limonade. Les propriétaires semblent impossibles à décourager si bien qu’en 2015, on a décidé de rouvrir la montagne (encore) mais cette fois-ci sans télésiège. Pourquoi se casser la tête après tout? Le résultat : une montagne destinée exclusivement au ski hors-piste sans aucune approche (le stationnement se trouve au pied des pentes) et dont on peut profiter de conditions de neige vierge exceptionnelles et ce, même plusieurs jours après une tempête de neige.

À 178 mètres de dénivelation, ce n’est pas ce qu’on pourrait qualifier de massif comme montagne. Point positif cependant, la montée prend plus ou moins vingt minutes dépendant de son rythme, pour ensuite profiter d’une descente jusqu’en bas d'une minute exactement.
 

Crédit : Félix LeBlanc

Le 23 janvier dernier, j’ai décidé de voir par moi-même ce que cette montagne a à offrir. Je lâche un coup de fil à mes deux potes de ski, Christophe (ski) et Benjamen (Snow) et on se rejoint au stationnement. Juste avant de s’y rendre, on fait un arrêt à la boutique Roc n’Ride à Val-David où on peut se procurer le billet d’accès journalier à la montagne. Un gros 8$. Je n'ai jamais acheté de billet de ski aussi peu cher de toute ma vie. Par hasard, un évènement d’initiation au ski de haute route (backcountry) organisé par la même boutique avait lieu à la montagne cette journée. On pouvait y emprunter des démos de ski hors-piste, des peaux de phoque (peaux d’ascension) et plusieurs autres items. Les propriétaires semblaient dire qu’ils ne s’attendaient pas à une telle popularité de l’évènement, tellement qu’ils manquèrent rapidement de stock à louer.

Crédit : Félix LeBlanc

Étant déjà tout équipés, on s’arrête vite fait, mais on commence immédiatement à monter pour profiter au maximum de la température idéale qui nous attendait. Le skin track était parfaitement tapé ce qui rendait la montée très facile et permettait de garder un bon rythme. Même pas besoin de raquettes ou de splitboard pour Benj, la base étant assez ferme pour pouvoir monter à pied sans s’enfoncer (pas à conseiller le lendemain d’une tempête par contre).

Crédit : Félix LeBlanc
Ski ou raquettes, tous les moyens sont bons
Crédit : Félix LeBlanc

Une fois rendus en haut, on peut apprécier un petit moment de détente en profitant de la vue sur l’ancien débarcadère du télésiège modifié en point d’observation.
Crédit : Félix LeBlanc
Évidemment tout ce qui monte fini par redescendre (une chance).
Crédit : Félix LeBlanc

 
Heureusement, les conditions de neige étaient excellentes malgré le peu de précipitations reçues cette année. La partie supérieure de la montagne étant à l’ombre et le reste de la montagne l’étant à partir du début de l’après-midi, la couverture neigeuse semble n’avoir que très peu été affectée.  On clippe nos skis et c’est parti!


 
Après 5 montées, on s’est fait notre fun, mais il nous restait encore une chose à essayer. Bon, là certains puristes vont crier à l’hérésie, mais vous allez comprendre pourquoi. Étant une petite colline laurentienne, un développement immobilier assez important s’est construit autour de la montagne au fil des années. J’avais remarqué sur Google Maps une route d’accès qui se rendait jusqu’au sommet de la montagne et les chalets jonchés au sommet de la montagne m’ont confirmé qu’il s’agissait bien d’une route secondaire praticable. Vous me voyez venir, on a donc décidé d’allonger notre journée en faisant des shuttle (monter la montagne en voiture à tour de rôle et descendre en ski) pour profiter des dernières lueurs de cette magnifique journée.
 

 Deux routes assez similaires permettent d’atteindre le sommet en toute sécurité et sans effort,
ce qui à mon avis rajoute au charme de cette petite station.

Une petite pause en No-Board dans la neige "fraîche"
Crédit : Félix LeBlanc

 
Le verdict final? C’est un excellent endroit pour les débutants où pratiquer et s’initier au ski de hors-piste, étant donné la proximité du village de Val-David, l’approche inexistante et les pistes bien balisées permettant à n’importe qui de se familiariser avec la pratique. La partie plus à pic de la montagne aurait de quoi offrir de bonnes descentes et du plaisir pour les plus expérimentés, mais il y manquait définitivement de neige en ce 23 janvier. Je serais bien curieux d’y retourner après une bonne bordée pour profiter pleinement du domaine et de l’expérience du mont Alta. En attendant, j’invite quiconque qui pensait à y aller de prendre ses palettes et de tenter l’expérience. Encourageons les propriétaires d’anciennes montagnes de ski qui décident de rendre public leur domaine skiable. Je salue l’initiative du mont Alta et je lui souhaite longue vie dans sa nouvelle vocation. En espérant que cet exemple puisse en inspirer encore beaucoup d’autres. 

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